Bienvenue sur mon blog !
Cet article a pour objectif de te permettre d’en savoir un peu plus sur moi et te donner un petit aperçu de ce que tu vas pouvoir trouver ici.
Avant de commencer, sache que je me suis lancé un nouveau défi. Cette fois-ci, je ne fais pas de vidéo sur Youtube : je prends la plume !
Le défi est le suivant : à compter d’aujourd’hui et pendant les quarante jours qui suivent, je me lance dans la production de treize articles sur mon blog. Autant dire qu’il y aura d’autres articles qui seront publiés dans les jours à venir. Alors je te souhaite une bonne lecture !
De quoi vais-je te parler ? De ma plus grande passion, à savoir le vivant !
Jusqu’à présent, j’ai été plutôt timide sur ce sujet sur ma chaîne YouTube, car je trouvais plus facile de te partager les pratiques qui ponctuent mon quotidien, mais voilà, sache que ce qui me motive profondément dans la vie c’est de préserver le vivant et de régénérer la terre.
Qui suis-je?
Il y a des vocations que l’on découvre très jeune et qui nous habitent, et pourtant je n’ai eu de cesse que de les fuir.
Et au milieu coule une rivière…
Je suis né à Chevreuse, en région parisienne. Et je passe ma petite enfance à Boullay-les-Troux, dans un minuscule hameau au milieu d’une tourbière dans la vallée de Chevreuse, à trente kilomètres au sud-ouest de Paris. Un francilien, oui, mais pas comme la majorité, car dans un environnement naturel d’exception.
La maison vient se nicher au bord de la forêt. En contrebas coule un petit ruisseau abondamment toute l’année. La terre est tellement riche que ma mère peut y créer une haie tout simplement en prélevant des branchages, restes de taille du voisin, et en les plantant directement dans le sol. Ma chambre se trouve au bout du couloir du rez-de-chaussée avec une fenêtre qui donne sur le jardin arrière, en direction de la forêt, qui commence à moins de vingt mètres en contrebas. Cette fenêtre, je ne la ferme jamais la nuit, même en hiver : j’aime trop écouter le bruit de la forêt au coucher et au réveil, pour m’endormir et me réveiller.
C’est dans cet environnement privilégié que je passe les quatre premières années de ma vie. Ce milieu imprime au plus profond de mon être un lien indéfectible entre la nature et moi.
Mais, à quatre ans et demi, je dois subitement quitter ce havre de paix pour m’installer à Paris intra muros, dans un minuscule appartement de Belleville, dans le 19ème arrondissement. Je me retrouve en pleine ville, le béton remplaçant la verdure, avec toutes ces voitures ! C’est un choc, mais peu importe, je demeure imprégné de nature, toujours présente en moi, où que je sois.
Chaque été, je reste au moins un mois chez mes grands-parents dans ce que je considère comme mon pays, mon païs, celui que je porte dans mon cœur et dans lequel j’ai passé mes plus belles années en France, le Var.
La naissance d’une passion
Mes grands-parents habitent une ferme convertie en habitation sur plus d’un hectare de terrain en Bancels à Draguignan. On y trouve des oliviers, des plaqueminiers, des pommiers, des pruniers, des amandiers, des mûriers, des figuiers, entre autres… et surtout, un canal alimenté en eau toute l’année, ainsi qu’un bassin de plus de cent mille litres constituant un refuge pour beaucoup d’espèces aquatiques. Le tout dans l’arrière-pays provençal, gorgé de soleil, avec ses étés brûlants et ses soirées à la douceur si délicieuse.
Je ne suis pas un enfant comme les autres, pendant que la plupart jouent au ballon ou regardent la télé, je vaque activement à ma passion : j’arpente les moindres recoins de cette magnifique propriété à la recherche de nouveaux insectes que je ne connais pas encore ! Patiemment, avec une méthodologie de naturaliste, j’inventorie toutes les espèces de coléoptères, mantes religieuses, criquets et autres insectes volants que je peux trouver sur les lieux. J’apprends à identifier et comprendre les microclimats, reconnaître les végétaux, prédire quels animaux je vais y trouver, à quel moment de la journée ils seraient le plus nombreux etc…
J’ai mes premières joies gustatives en goûtant les très nombreux fruits qui ornent la propriété. Je repère les meilleures périodes pour la récolte et découvre que la patience est une véritable vertu pour les savourer au meilleur de leur maturité. Je fais cela toute la journée : j’en ai même tanné ma peau et détruit une bonne partie de mon capital soleil… Mais quel régal ! Quel enchantement ! Chaque jour est une méditation avec la vie, une reliance avec la nature.
Ainsi, soigneusement je dénombre une centaine de coléoptères, un jour de fin d’été je fais ma première rencontre avec les Lucanes cerf volant, une vraie singularité de la nature — j’ai repéré une femelle dans le haut du terrain, mais c’est surtout le mâle qui m’intéresse — c’est un coléoptère qui tire son nom de ses mandibules géantes, celles du mâle ressemblant à des bois de cerf. Il est un des animaux les plus étranges de notre nature ! Quelques jours plus tard, j’aperçois avec surprise un spécimen mâle énorme qui vole le soir en contrebas vers la prairie : il fait un vacarme pas possible et je n’ai jamais vu un insecte volant aussi gros ! Je n’en ai jamais retrouvé depuis.
La diversité du terrain de Draguignan est exceptionnelle. C’est d’ailleurs plutôt jeune que je fais une découverte surprenante — peu de gens se le figuraient à l’époque — l’homme a une influence énorme sur les écosystèmes. Et ce, même avec des petites actions qui semblent anodines, voire inoffensives comme la tonte de pelouse par exemple.
En effet l’année de mes sept ans, j’arrive chez mes grands-parents et je constate que, cet été-là, très peu d’insectes sont présents : je suis triste et abasourdi ! En fait, contrairement aux autres années, j’arrivais en août plutôt qu’en juillet, et cela faisait une grande différence. Laquelle me diriez-vous ?
Et bien, la prairie vient d’être fauchée. Et c’est en fait tout l’habitat de mes amis les insectes qui est détruit, en à peine un après-midi… Les herbes hautes en nourrissent la majorité et leur apportent une protection pour leur permettre de se reproduire. Elles fournissent aussi aux plus jeunes l’environnement favorable à leur croissance en sécurité vers l’âge adulte. Je comprends que nous, humains, avons une grande influence, une responsabilité décisive sur ces écosystèmes et qu’ils sont bien fragiles.
L’année suivante les cigales ont disparu, j’apprends de mes grands-parents qu’il y a eu une campagne de démoustication, à grand coup de pesticides. Les moustiques, insupportables aux humains, doivent être éradiqués, et tous les autres insectes volants vont trinquer du fait de cette volonté. Petit à petit, je comprends que je vais être le témoin d’un lent génocide et chaque année je remarque avec peine qu’il y a moins d’insectes, et aussi moins d’oiseaux que l’année précédente à Draguignan.
Je ne veux pas ici vous servir un énième discours alarmiste, j’ai bien vu que cela ne fonctionne pas, mais les dernières années où je suis retourné dans la propriété familiale de Draguignan, avant la vente de ce havre de paix, il n’y avait quasiment plus aucun insecte, je dirai qu’il subsiste moins de 10% de ce que j’ai connu dans mon enfance en terme de diversité. Et, de toute façon, la propriété est devenue une résidence, le béton a pris la place du séquoia centenaire et du chêne vert de plus de deux cents ans qui trônaient dans le bosquet.
Ma vocation : le message de Cousteau
En tant qu’enfant j’ai encore énormément d’espoir. Je suis un vrai fan de Jacques-Yves Cousteau. Pour rien au monde je ne manque son émission télévisé du dimanche en fin d’après midi. Cousteau me fait rêver avec ses images captivantes et son étude du comportement des animaux marins. Il les observe avec beaucoup d’attention et fait le maximum pour ne pas se faire remarquer. Ce qui lui importe, c’est d’être le moins intrusif possible, de favoriser au maximum l’expression naturelle et spontanée des animaux observés pour comprendre leur comportement et leurs besoins naturels. Il s’efface humblement pour une observation de qualité, pour apprendre et adapter les comportements humains afin de ne pas nuire à l’expression de la vie sauvage.
C’est exactement ce type de comportement et d’observation que j’adopte dans la nature et en particulier chez mes grands-parents et, si je me sonde au plus profond de moi, rien n’a changé aujourd’hui. Et c’est ce comportement que j’ai envie de vous partager à travers mes écrits et mes vidéos.
Nous pouvons faire le constat suivant : grâce à cette qualité d’observation exceptionnelle, Cousteau a rapidement compris que ses amis les animaux étaient en danger ! À l’époque, il informe massivement la population via ses émissions de télévision et des ouvrages sur les problèmes rencontrés par les espèces marines et les problématiques des fonds marins. Je me rappelle m’être dit, ok maintenant les gens savent et ils vont agir, c’est cool ! Si seulement…
Je continue pendant toute mon enfance à parcourir et observer chaque lieu sauvage que j’ai la chance d’arpenter. Je suis bien servi car, chaque mois et en toute saison, je vais faire du bivouac avec les éclaireurs de France. Cela me permet aussi de socialiser dans la nature. Je reviendrai sur cet aspect aussi très important de ma vie plus tard.
J’ai aussi la chance de passer régulièrement une partie de mes étés à Carry-le-Rouet, une commune côtière à l’est de Marseille qui disposait alors d’un littoral rocheux d’une qualité exceptionnelle en termes de biodiversité. C’est un enchantement que d’observer les crabes, les oursins et les nombreux poissons : je passe mes journées à faire ce qu’on appelle maintenant du snorkelling.
Mais, surtout, j’ai l’immense privilège avec ces mêmes éclaireurs de France de passer un mois d’été en Grèce sur l’île Kalymnos, une île montagneuse située dans la mer Égée, au large de la côte turque, dans l’archipel du Dodécanèse. Cette île réputée pour sa production d’éponges naturelles est restée figée dans la culture ancestrale et pastorale traditionnelle méditerranéenne, les habitants vivent modestement dans des petits villages, se nourrissent frugalement de fruits et de légumes, de poissons, de lapins et consomment l’agneau pour les fêtes. Je peux y vivre mon grand bleu, nourrir moi-même les murènes, et plonger dans les fonds parmi les mérous, les poulpes et les éponges. Tout cela en totale indépendance avec des journées vastes et douces pour explorer le littoral en toute tranquillité. La méditation de la nature continue, cette fois dans l’eau et sur son rivage.
J’ai aussi, quelques années auparavant, pu passer plus d’un mois en Algérie quand j’avais neuf neuf ans, pour y découvrir aussi une diversité marine et terrestre exceptionnelle. J’ai le goût de la découverte, le moindre végétal inconnu me fascine, j’aperçois un nouvel insecte et je suis en extase, la découverte illumine ma vie.
Je n’oublierai jamais la beauté du soleil estival se reflétant dans l’eau, les Algériens sont jeunes et beaux à mes yeux. Et je me rappellerai toujours de ce jeune homme rencontré dans l’eau au hasard d’une pêche en mer avec mon ami Mahmoud. Le jeune homme me demande quel poisson je souhaite voir. Je lui parle de celui en arc-en-ciel, j’en ai un petit dans mon seau. Il le regarde, me dit ok et plonge dans l’eau. Après plus de quarante-cinq secondes, je commence à m’inquiéter ; au bout de deux minutes, je regarde Mahmoud inquiet : en réponse son visage arpente un magnifique sourire rassurant.
Le jeune homme remonte enfin à la surface, la main droite fermée. Il s’approche doucement de la barque. Tend délicatement sa main et l’ouvre. Laissant apparaître le magnifique poisson arc-en-ciel que je convoite, mais ce spécimen est beaucoup plus coloré et très grand. Je suis abasourdi : la Méditerranée, son milieu, ses espèces animales et végétales et les hommes qui l’habitent me fascinent! J’ai aussi le souvenir de tomber, quelques années plus tard, au hasard d’un après-midi d’été, sur une immense mante religieuse rouge en Turquie. Spectacle exceptionnel !
Cependant, je me délecte aussi dans les régions plus tempérées. Les fins d’été, je les passe dans les forêts de la vallée de Chevreuse, non loin de la maison de ma petite enfance, au contact des oiseaux, chevreuils, couleuvres, vipères et des animaux domestiques de ma mère, aux Molières. J’appris plus tard que ces forêts étaient protégées, car faisant partie du Parc Naturel Régional en zone Natura 2000. C’est un enchantement de passer l’intégralité de mes longues journées d’été à arpenter les bois à pied ou en BMX, en compagnie de mon grand frère.
L’enfant que je suis veut être comme Cousteau, il veut parcourir avec cette même passion les forêts, les prairies, les océans et étudier tous ses habitants. Il aspire à analyser leur comportement et leur donner un espace de vie, leur permettre de vivre et de prospérer aux côtés des humains. Je suis persuadé que la cohabitation est possible, je vois que cela se fait dans les hameaux de la vallée de Chevreuse, que cela existe en Algérie, en Grèce, en Turquie et dans la propriété de mes grands-parents à Draguignan.
Mais surtout je rêve de rencontrer les requins, les dauphins et les cétacés. Le grand bleu incarne mon rêve le plus profond, ma mère m’offre des figurines de dauphin à chaque anniversaire, cela m’enchante. A cette époque, je pense sérieusement que l’homme, ayant les retours des naturalistes via les émissions de télé et des films, va finir par adapter son comportement pour vivre en harmonie avec cette nature, pour bâtir un monde confortable et durable, préservant l’habitat des animaux et des végétaux. Qu’il suffit de savoir et de comprendre pour agir que le retour à un bel équilibre n’est qu’une question de temps, que les choses vont s’améliorer, rapidement.
Et j’ai envie de contribuer à ce changement. À l’école, quand on me demande quel métier je veux faire, je réponds simplement « Je veux faire comme Cousteau, observer les comportements des animaux et préserver leur milieu ». J’ai alors bien souvent le droit à beaucoup de moqueries. Et s’en suit souvent la question suivante : « Et comme vrai métier, tu veux faire quoi sinon? » Ces ambitions ne sont pas « raisonnables » dans mon milieu et dans une famille comme la mienne, il me faut un vrai métier…
Vais-je pouvoir me consacrer à ma passion ? À quel “vrai” métier suis-je donc destiné ?